Ce soir, je voulais finir un article, un de plus. Mais je ne sais même plus de quoi il parlait. Tout ce que je sais, c’est que ce soir mon pays pleure. Et je pleure avec lui.
8 morts. Pour l’instant. Et que dire ? Que dire sinon que mon cœur ne comprend pas, ou ne veut pas comprendre, comment l’on en arrive là. Le Sénégal souhaite renvoyer cette image de pays pacifique, qui ne connait pas la violence, se comparant à d’autre pays d’Afrique. Mais plus le temps passe, plus les actes s’accumulent, et plus je me demande si l’on se rend réellement compte de ce qui se passe. Plus le temps passe, plus je me répète que nous devons être notre seul point de comparaison.
Que pensent les sénégalais en voyant au journal que nous causons notre propre mort ? Ces morts nous concernent tous, ils doivent tous résonner en nous.
Nous devrions avoir peur de nous-mêmes, nous devrions réaliser tout ce qu’il y a à changer dans les mentalités. Nous devrions voir cet événement comme une remise en question profonde, nous devrions en discuter, échanger, apprendre, grandir.
Mais pas ce soir. Ce soir, la peine est trop grande. Ce soir, ma tête n’est pas vraiment disposée à plonger dans des débats politiques. Mes condoléances, à toutes ces familles qui perdent aujourd’hui une partie d’eux-mêmes.
Mes condoléances au Sénégal qui perd encore aujourd’hui une partie de Lui-même.
Et toutes mes prières iront ce soir vers ces vies, qui en englobaient tellement d’autres.
Que leurs âmes reposent en paix, c’est tout ce que mon cœur leur souhaite. Je souhaite qu’ils puissent nous pardonner.
Il y a un temps pour tout, il y a un temps pour faire son deuil. Ces quelques lignes sont une tentative, une manière pour moi de lever ce voile qui trouble mes yeux, essayer de comprendre. Mais je ne comprends toujours pas. Je ne comprends toujours pas l’humain. Je vois les débats sur les réseaux sociaux comme si je n’étais pas vraiment là. Les statuts s’accumulent déjà. Les analyses politiques arrivent, l’indignation est là, les critiques aussi.
Mais moi je ne peux pas encore, je reste figée.
Chaque fois que je fais le deuil d’un événement, chaque fois que je me désole de quelque chose s’étant produit dans ce pays, de nouvelles condoléances s’imposent déjà. De nouvelles vies s’en vont, sans raison logique apparente.
Et nous n’avons pas le droit en ces moments-là de simplement regarder le ciel et de parler, encore une voix de « Ndogalou Yallah » (Volonté Divine). C’est vers nous qu’il faut regarder. Chacun. But hey, tout ce que je dis là, on en avait déjà fait des articles la dernière fois, n’est ce pas ?
Demain, dans deux jours, quand nos émotions seront retombées, qu’arrivera-t-il ? J’ai bien peur que rien ne change, jusqu’au prochain drame. Des cérémonies, des larmes, de la désolation, des prières.
Les actes ? L’on attend encore. Je ne sais pas ce que moi je peux faire, mais j’ai au moins le devoir d’y réfléchir.
Je m’en vais donc regarder en moi, en espérant y retrouver un peu de paix, et toujours la force nécessaire pour continuer, pour prier, pour agir, pour toujours y croire.
*** Mood du Jour ***
Quand mon âme pleure, mon cœur ne souffle qu’un seul nom : Lauryn.
Comments