«Tu veux faire quoi plus tard ?»
«Plus tard» c’est quand ? Je ne sais pas. Qui le sait vraiment ?
Faire quoi de quoi ? Faire de ma vie ? Ou de la vie ? Du monde ?
Il y a de quoi être embrouillé par cette question, qui en entraîne d’autres en nous.
On trébuche sur nos mots, car comment exprimer à quelqu’un d’autre ce qu’on s’explique si difficilement à nous même ?
Pourtant, on nous la pose dès que l’on sait parler, marcher, courir. On nous la pose si tôt, un peu comme pour nous préparer à y réfléchir une bonne partie de notre vie semi-adulte.
Déjà après le bac, il faut un choix. Mais ce n’est le début : choix de licence, de master, de spécialisation, de premier stage, de stage de fin d’étude, de premier travail, de réorientation, d’évolution, de plan de retraite. It goes on, and on. Même si vous choisissez de ne pas poursuivre de longues études, le choix n’est pas moins compliqué. Si vous avez toujours eu un rêve, une vocation, il est aussi probable que vous vous remettiez en question à un moment où à un autre du processus.
Expérience après expérience, les idées tournoient, les possibilités sont multiples, l’on peut même parfois toucher des opportunités du doigt. La question est alors de trouver l’opportunité qui nous correspond, car il ne s’agit pas de dire oui à tout. On veut quelque chose qui nous rende heureux, qui aie et donne du sens, sans toujours pouvoir mettre des mots dessus.
Quelle triste vie celle où l’on existe réellement que le week-end, où le lundi est signe d’angoisse constante, n’est-ce pas ? Malheureusement, énormément de personnes vivent dans cette angoisse. Il y a ceux qui ne sont ni angoissés, ni heureux : ils acceptent, jour après jour, l’ennuyante routine. Dans tout cela, on veut trouver une issue dans ce qui pourrait être le piège de toute une vie. On veut un équilibre qui nous permettrait de nous épanouir et de montrer au monde tout ce que l’on a à offrir, sans pour autant laisser ce monde tout prendre.
Puis un jour, on sait. On croit savoir. On espère. On s’imagine une vie, une carrière, à moitié sûrs de nous. Les années passent. On ne sait plus.
Ou plutôt, on sait désormais ce qu’on ne veut pas. Alors on reprend : nouveaux espoirs et expériences.
C’est particulièrement cette année que j’ai observé mes amis à travers tout ce processus. Je me suis observée moi-même. Je me suis rendue compte d’une simple vérité : dans cette vie adulte, nous sommes des nouveaux nés. Si Dieu nous donne la chance de vivre, nous aurons le temps de poser encore plus de questions et de chercher les réponses pour encore bien des années. Pour aller plus loin, je pense que le secret est d’apprendre à avancer sans avoir toutes ces réponses, apprendre à aimer cette nécessaire évolution. Il y aura des expériences qui nous changeront sans prévenir.
Nous vivons une ère où le travail que nous ferons dans 20 ans n’existe peut-être pas encore. Nous pouvons nous renouveler. Les transformations sont constantes, inévitables.
Même quand on sait où est ce que l’on veut aller, on ne sait pas toujours quel chemin emprunter, comment y arriver de la meilleure des façons. Et pourtant, nous nous bornons à vouloir tout savoir, contrôler.
Effacer les nuages qui cacheraient le Soleil de notre avenir. L’on veut hâter le jour, semer la nuit, semer sa lune, alors qu’elle-même a son rôle. Sa douce lumière nous prépare à demain, ses étoiles nous guident petit à petit dans la nuit. L’on n’y voit pas toujours clair, mais cela ne veut pas dire que l’on est sur le mauvais chemin. We are all in this together.
Learn to enjoy the road, appreciate the Process, the tears, the growth, the questions, and the silence. You won’t always have the time to do so, when the world will scream your name.
Ne pas encore savoir exactement ne veut pas dire que ce que vous faites actuellement n’a pas de sens. Il nous faut le temps de fixer nos réactions face aux expériences et ce qu’elles nous disent sur nous. Ce sont ces réactions qui vont nous permettre de mieux nous diriger, de mettre le doigt sur ce qui nous correspond ou pas.
Mais attention. La patience peut être proactive. L’on peut cultiver l’excellence au jour le jour, l’effort, avancer, tout en gardant à l’esprit que l’on ne sait pas toujours où la vie nous mènera. Ne pas encore être sûr ne nous donne pas d’excuses pour être médiocre. On a beau savoir que nos objectifs changeront peut être, cela n’empêche pas d’en fixer pour avancer sur le court terme, tout en gardant une vue d’ensemble. Il faut une volonté de devenir meilleur sur des domaines fixés, savoir nous regarder en face.
Pour ce qui est du reste, du destin et de ses surprises, some things are not in my control. Je prendrai mon temps. Après tout, c’est le plus beau cadeau que la jeunesse nous offre.
Alors si on vous demande encore « Tu veux faire quoi plus tard ? », n’ayez pas peur de dire que vous ne savez pas encore, que vous n’êtes pas fixé. Si vous avez un plan, n’ayez pas peur d’avoir encore des doutes. Ce n’est pas grave si vous ne trouvez pas encore tous les mots. Ils vous trouveront un jour.
We can’t except you to have your whole life figured out right now. And you can’t except that from yourself. So I am just here to tell you that you fill figure it out. It is all already inside.
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